Conjonctions mystérieuses…
J’avais trouvé, chez Emmaüs, un petit coupon de velours milleraies bleu ciel.
Ma première idée avait été de réaliser un short d’hiver à ma grande. Mais après discussion (décidément, cela devient de plus en plus compliqué de trouver des vêtements qui lui plaisent), elle m’a expliqué qu’elle préférait du noir…
Pas grave, je me rabats sur un projet pour Croquette (un pantalon vintage de Her Little World par exemple…). Je reporte le patron et… horreur! Il me manque de la place. Même en patchwork ça ne rentrera pas (ou alors les « raies » ne seront pas dans le même sens, et ça c’est impensable!).
Que faire? ce petit coupon me crie: « découpe-moi! », « utilise-moi! »
Et là, je me rappelle la Blithe dress de Violet Field Thread. Je vérifie que toutes mes pièces rentrent… nickel!
Et pour le jupon et la doublure? Une taie de traversin à fleurettes, pardi!
Bon, je dois vous avouer que j’avais quand même quelques doutes sur le modèle en lui-même avec ses froufrous en veux-tu en voilà, ses mancherons particuliers et cette coupe asymétrique un peu Versailles à sa grande époque. Mais je me suis lancée quand même et le résultat n’est pas si mal que ça.
Je vais tâcher d’être claire en vous décrivant les particularités de ce modèle et les quelques petits trucs techniques.
Le buste est doublé. Coupé au pli à l’avant, normalement, j’ai dû me résoudre à combiner deux parties.
Le buste s’ouvre avec un zip au dos. Le zip se monte à la toute fin du montage (ce qui ne me convient pas, je l’avoue: j’aime lorsque la fermeture éclair est prise entre l’extérieur et la doublure.)
Les petites manches sont composées de quatre pans (deux en tissu extérieur et deux en doublure) en forme de feuille que l’on superpose l’un à l’autre avant de les poser sur les emmanchures.
Cette étape, si est moins complexe qu’il n’y paraît, suppose un minimum de concentration (et bien oui, il y a un sens dans la superposition, avec un avant et un arrière) et des recours nombreux au mètre pour les caler au centimètre près.
L’effet est joli même si ce type de manches convient davantage aux bras fins.
Pour le buste, rien d’autre à signaler.
Pour le jupon, nous avons une sur jupe, en velours dans notre cas. Cette sur jupe est composée d’une pièce avant courbée en creux et de deux pièces arrières arrondies.
On coud ces trois morceaux endroit contre endroit avant de les froncer et de les assembler au buste (attention, seulement au tissu extérieur!).
Je ne vous raconte pas la galère de froncer du velours milleraies bien rigide: mes phalanges portent encore les traces des fils sur lesquels j’ai tiré…
J’ai bordé cette sur jupe de biais de coton bleu (rouleau chiné).
Ensuite, nous avons le jupon en coton. Il se compose d’un seul grand rectangle de coton que l’on fronce également.
La partie froncée se coud à une bande (« yoke » en anglais), qui elle-même est cousue au buste de la doublure (vous suivez toujours?).
Là encore, j’ai opté pour une finition avec un biais, mais cette fois je l’ai posé à cheval.
Enfin, on pose le zip au moment où l’on assemble les dos.
Comme je trouvais qu’il manquait un petit quelque-chose au buste, j’ai été fouiller dans mes tiroirs à boutons et j’ai fini par tomber sur ce module tissé avec un petit lézard doré (Croquette n’a vu que ça!)
Dans tous les cas, mon petit coupon a trouvé le rôle de sa vie et je suis assez contente des quelques heures de couture écoulées.
J’aime beaucoup ce modèle de robe pour petite fille. Et j’apprécie aussi que vous utilisiez des tissus, il est ravissant ce petit traversin (clin d’oeil). Moi aussi je détourne des tissus de leur utilisation première, c’est économique quand on voit le prix de certains tissus !!
C’est gentil 😉. C’est vrai que le tissu revient vite cher. Après, mixer du recyclé et du neuf permet de ménager son budget tout en se permettant du craquage de temps à autres…